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Frédéric, Chantal, Catherine et Guillaume

Août 2019

Ce message complète le précédent pour vous rendre compte plus précisément de notre voyage en Ouzbékistan.

Nous vous redisons en tout premier lieu que ce voyage a été superbe. L’organisation s’est avérée parfaite. Nous vous remercions grandement du professionnalisme attentif avec lequel vous nous avez aidés.

Bien cordialement à vous

Frédéric et Chantal P., Catherine et Guillaume W.



Lire le récit de voyage de M Frédéric P

Ouzbekistan : un pays qui suit sa route

L’impression que je ressens dans presque tous les pays que je visite est que les choses vont moins bien qu’auparavant, que les libertés, la tolérance régressent, que les antagonismes fleurissent plus que jamais.


En Ouzbékistan, j’ai eu globalement une tout autre impression, d’où ce texte.

Il suit un voyage de deux semaines, riche en rencontres et en observations.

Bien sûr, mes notations sont incomplètes, parfois approximatives. Mais la tonalité que j’ai perçue est si nette pourtant que je veux suivre cette impression globale. Ce n’est pas un pays parfait, mais il parait être dans une dynamique positive.


Les premières impressions : propreté, verdure dans les villes ; il paraît que Karimov le premier président a fait abattre des arbres, mais il en reste assez pour faire impression le long des grandes avenues ; femmes voilées, femmes non voilées, élégance de tenues traditionnelles scintillantes ; pas de mendiants.

Les voitures paraissent souvent neuves, et elles sont toutes de fabrication locale : partenariats avec Daewoo, Man ou Chevrolet : du petit véhicule au camion, tout est monté sur place. Une deuxième sorte de voiture est constituée par les vieilles (ou moins vieilles) Lada russes, stupéfiantes de résistance : on en voit harnachées de meubles ou d’énormes paquets sur les routes ou aux abords des marchés.

Sécurité : on ne voit pas d’incivilité, de saleté sur la voie publique, on n’entend pas parler de vols. Nous avons rencontré une jeune française voyageant seule sans la moindre difficulté.


L’islam est très présent. Mais le muezzin n’est audible qu’à proximité immédiate d’une mosquée. Les musulmans pratiquants sont nombreux, mais minoritaires. Et parmi les fidèles qui prient, des femmes sont agenouillées parmi les hommes.

Et même si l’Islam est présent dans la sphère publique, tous nos interlocuteurs affirment fortement la laïcité de la société.

L’égalité juridique hommes femmes y compris dans l’héritage, est reconnue par la constitution. Égalité parfois un peu contournée. Par contre, les coutumes autour du mariage sont un peu contraignantes : le jeune couple doit cohabiter les premières années chez les beaux-parents. L’amour n’y résiste pas toujours.


A partir de 1991, le président Karimov a réussi à constituer un Etat à partir de rien.

L’Ouzbékistan est né d’une décision de Staline en 1924 traçant d’étranges frontières biscornues entre les républiques d’Asie centrale.

Ce pays à l’origine est tout sauf une entité homogène : on y parle ouzbek mais aussi tadjik, kirghiz, et russe bien sûr.

De grandes villes (Samarqand et Boukhara) sont en grande partie peuplées par des tadjiks.

Ces populations diverses appartenaient à un seul et grand pays, l’URSS. Les frontières avaient peu d’importance. En mars 1991, les populations de l’URSS et celles d’Asie Centrale en particulier ont été consultés par référendum sur leur éventuelle indépendance. A 95 %, les peuples d’Asie Centrale ont exprimé le souhait de rester dans l’Union ! C’est donc une indépendance non désirée qui a vu le jour fin 1991.

Dans des conditions difficiles. La sécurité du pays a été vite menacée La proximité de l’Afghanistan a entrainé l’infiltration d’activistes islamistes dans le vallée de la Fergana, où une tendance sécessionniste est apparue.

Dans les états cousins (Kirghizistan et Tadjikistan) des troubles meurtriers ont eu lieu.

La réaction Ouzbek a été de fermer les frontières au risque d’isoler le pays.

De créer une identité Ouzbek, notamment autour de la langue, mais aussi dans les premières années, de l’islam.

Cependant, le risque islamiste persistant (des attentats ont eu lieu en 1999) à conduit le gouvernement à prendre ses distances avec la religion.

Actuellement de l’avis général le risque islamiste est écarté, la religion mise à sa juste place. Les personnes rencontrées sont fières de cet équilibre et de cette liberté.


Au niveau économique, la première impression est qu’on ne voit pas de friches industrielles énormes comme dans d’autres républiques ex soviétique. Je ne parle pas cependant de la mer f’Aral dont la quasi disparition a anéanti l’industrie de la pêche. Mais on voit un peu partout des usines nouvelles qui fleurissent, comme le textile et l’automobile dans la vallée de la Fergana.

Le gouvernement Karimov après l’indépendance a maintenu de grandes entreprises industrielles d’Etat. Il n’y a pas eu de privatisations rapides et sauvages comme en Russie. L’agriculture importante (38% de la richesse produite, plus de la moitié de la population y est employée) le plus souvent irriguée, a été soutenue et diversifiée. Les fermes collectives (rebaptisées « surkat ») représentent près de la moitié de la production agricole. Le pays pouvait compter aussi sur des ressources minières importantes (gaz, or). Pour le nouvel Etat, la recherche d’un équilibre et d’une autosuffisance dans tous les domaines a prévalu.

« Entre la collectivisation totale et les privatisations comme en Russie, l’Ouzbékistan a choisi une voie de juste milieu » nous déclare un jeune homme. Cette politique parait avoir stabilisé le pays, qui a connu une forte immigration vers la Russie, maintenant globalement stoppée.


Le nouveau président Miziryayev, élu en 2016, a visiblement transformé le pays dans le sens de l’ouverture : pacification des relations avec tous les voisins, ouverture des frontières ; suppression récente des visas pour les occidentaux, ce qui a provoqué une hausse du tourisme. Les investissement étrangers sont en hausse.


Reste le gros point noir de l’écologie avec la fin de la mer d’Aral. Cette catastrophe a été provoquée à l’époque soviétique par la surexploitation amont des deux fleuves qu’il l’alimentaient (Amour Darya et Syr Daria) pour développer une monoculture intensive du coton, très consommatrice d’eau. Les deux fleuves n’ont plus atteint la mer d’Aral, qui s’est asséchée. Des rencontres entre dirigeants de la région de tiennent chaque année sur le problème de la mer d’Aral. Le Kazakhstan, le Tadjikistan ont pris des mesures pour qu’une partie de cette ancienne mer reste alimentée en eau.

Les réactions du nouvel Ouzbékistan ont pu sembler tardives et insuffisantes : la culture du coton est encore dominante, et son exportation source de revenus importants ; l’Etat continue d’acheter toute la production des paysans .

Mais plusieurs interlocuteurs soulignent que le gouvernement incite activement depuis plusieurs années les agriculteurs à la conversion à la culture fruitière, moins gourmande en eau ; des prêts à taux bas sont consentis. La performance de cette nouvelle agriculture paraît inégale selon les régions mais la tendance a la diversification paraît installée. Sur la consommation de l’eau, la politique a changé. Au laisser aller de l’époque soviétique, a succédé une politique beaucoup plus économe. L’irrigation au goutte à goutte est généralisée dans l’agriculture.


Égalité hommes femmes, laïcité, enseignement obligatoire (jusqu’à 18 ans !). : ces atouts majeurs sont l’héritage de l’URSS, tous nos interlocuteurs le reconnaissent. « Les soviétiques ont libéré les femmes d’Asie centrale» dit une jeune femme La laîcité, qui parait solidement installée, est aussi mise au crédit de l’URSS.

Ce qui n’empêche pas les ouzbeks de garder la mémoire collective des massacres opérés par Staline, notamment sur les intellectuels ouzbeks dans les années 30.

Le point de vue des ouzbeks sur l’URSS et la Russie paraît ainsi équilibré, la reconnaissance d’un côté, la dénonciation de l’autre. L’attitude vis à vis de l’URSS paraît bien plus mûre, plus balancée que ce qu’on entend dans les pays Baltes, où cet héritage ne peut pas être abordé sereinement


Globalement, le sentiment que ce peuple va de l’avant, en assumant l’héritage et en comptant sur ses propres forces.

Frédéric PERIN



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